Après le Danemark et son cadeau de Noël à l’environnement, la Chine vient d’offrir un cadeau empoisonné à ses entreprises. Une vilaine surprise qui obligera les sociétés polluantes à verser une lourde taxe en fonction de leur impact néfaste sur la planète. Qu’on se le dise : 2016 marque le début d’une prise de conscience environnementale globale.
Petite révolution dans l’Empire du Milieu. Après avoir déclenché, pour la deuxième fois de son Histoire, l’alerte rouge en raison de la pollution de son air, la Chine a décidé de prendre le taureau de l’environnement par les cornes et de lui fracasser la tronche contre le mur des taxes. A compter de 2018, le gouvernement s’engage à imposer une taxe sur la pollution de l’air, de l’eau ou des soles aux usines chinoises. Une décision qui concerne également la pollution sonore, calculée en fonction des décibels émis.
Illustre membre du cercle prisé des plus grands pollueurs de la planète, la Chine n’avait jusqu’alors jamais proposé de taxe ou de législation propre à l’environnement concernant la pollution industrielle. A la place, les instances gouvernementales se contentaient d’un vaste éventail de charges particulièrement inefficaces selon les experts. Mais ça, c’était avant que tout bascule. Forcément louable, cette décision ne devrait cependant pas faire boiter les mastodontes de l’industrie chinoises.
Les usines verseront 1,2 yuan (0,16 euro) par unité de pollution atmosphérique, 1,4 yuan (0,19 euros) par unité de pollution de l’eau, 5 yuans (0,68) par tonne de charbon gaspillé et 1 000 yuans (137 euros) par tonne de ‘déchets dangereux
Mieux vaut tard que jamais
Bien installée sur la première marche du podium des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre aux côtés de son collègue américain, la Chine commence enfin à se sensibiliser au devenir de la planète. Il faut dire qu’il y a du mal de fait : les centrales à charbon ultra-polluantes représentent 60 % de la production d’électricité du pays. Des centrales directement responsables des multiples et exponentiels épisodes de pollution atmosphérique records. Résultat : environ 4 000 décès prématurés par jour dus à la pollution de l’air (soit entre 1,4 et 1,6 million de morts en 2015)…
Plongés dans la grisaille perpétuelle, les riverains suffoquent et en appellent au bon sens des autorités. Ca tombe bien : pour la première fois, la Chine semble avoir allumé ses voyants au vert et dans la bonne direction. Après avoir ratifié l’accord de Paris sur le climat, l’Empire du Milieu est rapidement devenu le plus grand producteur mondial d’énergies renouvelables au monde. Une bonne volonté manifeste confirmée par la mise en place de cette taxe sur les industries polluantes. Après des lustres de laisser-aller, la Chine se débride.