Réchauffement climatique par ci, températures surélevées par là. Ces divagations, les rennes s’en tamponnent les bois. En dévorant les prés de l’Arctique, les rennes donnent la capacité aux sols de combattre efficacement le réchauffement climatique. Lâchés le Père Noël, on a un autre boulot pour vous les gars.
Après des siècles de bons et loyaux services, les rennes du Père Noël se retrouvent au chômage technique. Eh oui, le gros barbu à la salopette rouge s’est trouvé une nouvelle lubie. Et on ne parle pas d’une jolie blonde aux courbes affriolantes mais d’un drone ultra-technologique rapide comme l’éclair. Trahis et trompés, les pauvres petits rennes sont bons pour la casse. Et quand ils ont un coup de déprime, Rudolphe et ses potes se goinfrent sans vergogne. Au menu, de l’herbe de l’herbe et encore de l’herbe.
Une orgie de gazon, et c’est tout ? C’est bien mal connaître ce bon vieux caribou. Une équipe de scientifique de l’université d’Umeå, en Suède, a étudié le taux de réflexion de la Terre, aussi appelé l’albédo, en fonction de la végétation en Norvège. Et leur conclusion est surprenante : les rennes jouent un rôle prépondérant dans la quantité de rayons solaires renvoyés dans l’atmosphère.
Le caribou à la rescousse
Dans un article publié dans la revue scientifique Environmental Research Letters, les chercheurs expliquent qu’à force de se gaver de verdure locale, les cervidés changent la surface du sol en une zone capable de renvoyer les radiations solaires dans l’espace, une fois recouverte de neige ou de glace.
Les effets que le broutage des rennes peut avoir sur l’albédo et sur son équilibre énergétique est potentiellement suffisamment important pour être significatif à l’échelle régionale. Cela indique qu’une certaine gestion des herbivores peut être un outil pour combattre le réchauffement futur
Et cette découverte n’a rien d’anodin. Dans l’Arctique, la toundra rassemble des tonnes de rennes sauvages comme domestiques. Des mammifères particulièrement friands du lichen local. “Si la différence de températures mesurée peut paraître minime, elle est suffisamment significative pour avoir des conséquences pour la balance énergétique d’une région", signale Mariska te Beest. Et comme le caribou n’est pas le seul mammifères à se délecter de verdure, la découverte pourrait offrir de bien belles perspectives.