Pourri gâté. Pour Noël, le Danemark a assuré plus de 100 % de sa consommation énergétique grâce à son inimitable parc éolien. Un cadeau en or fruit de décennies d’investissements dans l’énergie éolienne off-shore. Et pendant ce temps, la France continue de gémir à l’installation de la moindre hélice sur terre. Tout ça pour produire 3,9 % de ses besoins énergétiques…
Pour Noël, le Danemark s’est sans doute offert le plus beau de tous les cadeaux. Dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 décembre, l’incontestable locomotive de l’écologie mondiale a assuré 100 % de sa consommation électrique grâce à son parc éolien. Le week-end dernier, le pays a même couvert 111 % de ses besoins énergétique grâce aux turbines à vent. Une prouesse unique en son genre survenue après des années de dévouement total dans l’éolien off-shore. Aussi blindé d’énergie que nos estomacs le sont de graisse en cette période, le Danemark envisage dorénavant de vendre son surplus d’électricité à ses voisins dans le besoin. Ou comment faire fructifier une bonne nouvelle.
Bien loin des excellents résultats danois, la France est officiellement le "mauvais élève" européen en matière d’éolienne. Chez nous, l’éolienne c’est plus moche et bruyant qu’utile. Alors que les riverains aiment à se plaindre de la pollution visuelle et sonore provoquée par ces monstres rotatifs, le Danemark s’est creusé les méninges pour implanter l’éolienne là où elle ne dérange personne : en mer. Une idée qui n’a pas encore pointé son nez dans les cervelles françaises.
En France, l’éolien n’est pas dans le vent
Et pourtant… Plus puissante que l’éolien terrestre, cette habitude représente la majorité de la production énergétique du Danemark. Chez nous, le parc éolien n’assure que 3,9 % de la production nationale en électricité. Et ce malgré l’immense potentiel des côtes françaises, le 2ème d’Europe dans le domaine de l’énergie éolienne (pouvant aller jusqu’à 30 % du total électrique d’après les estimations) derrière le Royaume-Uni qui détient actuellement le plus grand parc éolien off-shore au monde. Pas sur la même longueur d’ondes.
Pour Benoît Hartmann, porte-parole de l’association France Nature Environnement, l’humanité ne peut pas faire autrement que de se diriger vers le renouvelable. Il va donc falloir cesser de sortir les griffes à chaque fois qu’une hélice se met à tourner dans le voisinage. Mais il reste un sacré paquet de boulot : avec ses 19 centrales nucléaires, la France est le pays le plus nucléarisé au monde… Quand on lit un peu entre les lignes, on est dans le droit de se dire que vivre avec des éoliennes serait peut-être moins dangereux et néfaste que d’être entourés de centrales parmi lesquelles quelques-unes sont obsolètes. On se tâte à lancer une pétition pour que la mesure soit prise l’an prochain. Nous aussi on veut un cadeau de Noël en or !